Soulager naturellement les symptômes d’endométriose grâce à l’alimentation
En début de mois, je vous présentais les bases de l’alimentation anti-inflammatoire. J’ai découvert ce régime alimentaire suite au diagnostic de ma spondylarthrite ankylosante. Aujourd’hui, c’est Laura, du blog Madame Shiitaké, qui rédige un article invité sur mon blog et vous partage son parcours. Découvrez le lien entre endométriose et alimentation et comment elle a transitionné vers un nouveau mode de vie. Bonne lecture, je vous laisse avec Madame Shiitake 🙂 !
Du diagnostic de l’endométriose au changement d’alimentation
J’ai découvert que j’étais atteinte d’endométriose en 2020, un peu par hasard. Les statistiques montrent qu’il faut en moyenne 6 à 10 ans pour diagnostiquer cette pathologie complexe. C’est une maladie gynécologique qui s’exprime différemment selon les femmes qui en sont atteintes. Très handicapante et douloureuse pour certaines, elle sera silencieuse et asymptomatique chez d’autres. Je vous raconte tout de suite mon lien entre endométriose et alimentation, et comment cette maladie chronique, inflammatoire et auto-immune a bouleversé ma vie.
La découverte de mon endométriose
Je suis une endogirl. Je fais partie de ces 10% de femmes qui ont de l’endométriose. Mon « endo » j’ai appris à l’apprivoiser, à décoder les messages qu’elle avait à me faire passer. Aujourd’hui j’ai appris à stabiliser mes lésions et à vivre sans douleurs. Elles étaient très vives au moment de mes premières règles, mais j’avais toujours en tête qu’il était normal de souffrir. « Il faut souffrir pour être belle », « c’est normal d’avoir mal quand on a ses règles » sont autant de phrases que l’on grave dans sa tête quand on est petite fille ou adolescente. J’avais mal à en avoir le tournis, des nausées et même des vomissements au lycée, mais chut, c’était normal ! J’ai ensuite pris la pilule comme de nombreuses copines, dès que je me suis mise en couple, et mes douleurs sont presque devenues de l’histoire ancienne.
Une dizaine d’années plus tard j’ai pris la décision d’arrêter ma contraception orale pour me reconnecter à mon corps et limiter la prise d’hormones. J’ai redécouvert peu à peu mes cycles. J’avais 25 ans et j’avais l’impression de réapprendre ce que c’était que de vivre dans le corps d’une femme. Mais intérieurement et silencieusement, l’endométriose se développait progressivement. Puis un jour, mon corps a décidé de m’envoyer un gros signal, en déclenchant une grosse crise. Je me suis mise à saigner périodiquement, au moment des règles, au niveau intestinal. J’avais ce qu’on appelle des rectorragies. Je n’ai vraiment pas pensé à l’endométriose en premier lieu, ni les médecins. Mais le diagnostic est tombé : c’est de l’endométriose profonde. Dans mon cas, j’avais une grande atteinte au niveau digestif. C’est simple, je ne pouvais plus rien digérer et mes saignements ont persisté pendant plus de six mois.
Mais c’est quoi l’endométriose ?
Cette pathologie se traduit par la présence anormale d’endomètre en dehors de l’utérus. L’endomètre c’est la muqueuse utérine, le tissu qui tapisse l’utérus et sert à accueillir un fœtus en cas de grossesse. Il est éliminé à chaque cycle, sous forme de sang lors des règles, s’il n’y a pas eu de fécondation. Quand on a de l’endométriose, cet endomètre, qui a migré en dehors de l’utérus, se retrouve sous forme d’adhérences ou de kystes, proches des ovaires ou d’autres organes comme la vessie, les intestins et même parfois les poumons. Sous l’effet des hormones, les lésions d’endométriose réagissent aux œstrogènes et se mettent à saigner au moment des règles. Saigner de l’utérus est plutôt classique, mais saigner à l’intérieur du corps n’a rien d’anodin. Le système immunitaire réagit et le corps est en état inflammatoire général. Cela se traduit par des symptômes propres à l’endométriose de chacune :
- Fatigue intense.
- Intestin irritable.
- Douleurs lors des règles (dysménorrhée).
- Douleur au moment d’aller à la selle.
- Douleurs lors des mictions (dysurie).
- Douleurs lors des relations sexuelles (dyspareunie).
- Douleurs pelviennes.
- Douleurs au niveau du nerf sciatique quand les lésions le touche.
- Vertiges.
- Nausées.
- Infertilité.
- Etc.
Pour en savoir plus sur ce qu’est l’endométriose, ses différentes formes, notamment digestive, allez lire mon article complet sur l’endométriose. Quand on en est atteinte, l’errance médicale peut se ressentir avant la pose du diagnostic, mais également après. Il faut savoir qu’il n’existe aujourd’hui aucun traitement contre l’endométriose. Des traitements hormonaux permettent de créer une ménopause artificielle en stoppant les règles, et donc les douleurs. La chirurgie peut également les soulager en enlevant les lésions qui posent problème. Mais quand on a de l’endométriose, la qualité de vie peut être sévèrement impactée, que ce soit au niveau digestif, sexuel, énergie, etc. Il y a un point cependant où l’on peut activement agir : l’inflammation.
Une consultation de naturopathie qui a bouleversé mes habitudes
Après plusieurs mois à chercher à soulager mes douleurs intestinales, à retrouver de l’énergie et à stopper mes hémorragies digestives, j’ai pris la décision d’aller consulter une naturopathe. Je n’étais pas rassurée par les conseils (inexistants) des trois gastro-entérologues qui suivaient mon dossier, ni même de mon gynécologue en matière d’alimentation et de nutrition. Tout ce que j’ingérais me faisait souffrir. Je n’avais aucun plaisir à manger. J’étais pourtant férue de gastronomie, ayant même été jusqu’à passer mon CAP pâtissier en candidat libre, par pure passion. Mais ma brioche du petit déjeuner me tordait le ventre, mes salades de carottes crues m’irritaient les intestins, et ne parlons pas de mes plats de lentilles. Depuis quelques temps j’adoptais un régime de plus en plus végétarien, mais aucune légumineuse ne passait. J’ai mangé du blanc de poulet, des pommes de terre et des courgettes vapeur pendant plusieurs mois. C’était le seul repas que je tolérais.
Je voulais comprendre pourquoi et comment reprendre une vie « normale » côté cuisine. Je me suis alors tournée vers une naturopathe, spécialisée en micro-nutrition. Ses conseils étaient précis dans mon cas : éliminer le gluten, les produits laitiers et limiter au maximum les FODMAP. J’ai à l’époque compris qu’il fallait que je répare ma muqueuse intestinale qui était en état inflammatoire critique. Exit les aliments pro-inflammatoires, comme la viande rouge, la charcuterie, les produits ultra-transformés. Il fallait que je mange au maximum bio, sans pesticides et sans additifs. De ce côté, je n’avais pas grand-chose à changer, j’étais déjà dans une démarche d’alimentation saine, écologique et locale. Là où ça a vraiment bloqué c’était côté gluten, produits laitiers et sucre = la pâtisserie ! Difficile de renoncer à sa passion. J’ai alors décidé de contourner le problème en me lançant dans une nouvelle forme de pâtisserie, bien plus saine et digeste.
Endométriose et alimentation : que manger ?
Quand on nous parle d’aliments interdits, on pense tout de suite frustrations. Je devais faire attention à limiter les aliments qui miment les oestrogènes, comme le soja. Faire attention aux modes de conservation des aliments dans les boîtes en plastique qui contiennent des perturbateurs endocriniens. Limiter au maximum le lactose, la caséine, l’alcool et les mauvaises graisses. Adieu le repas du vendredi soir sous forme de plateau de fromages, charcuteries, baguette et bonne bouteille de vin. Mais alors, il reste quoi pour se faire plaisir ?
Réapprendre à se nourrir
La solution est dans notre rapport à l’alimentation et à la notion de plaisir. Nous sommes des êtres d’habitudes et nous aimons nous alimenter pour nous remémorer de bons souvenirs de tablées familiales. La madeleine de Proust vous connaissez ? Comme je vous l’ai dit plus haut, de mon côté c’est plutôt la brioche de Laura ^^ Je devais me tourner vers les aliments anti inflammatoires et antioxydants pour relancer mon corps, lutter contre le stress oxydatif, mais surtout pour le nourrir sainement. J’ai tourné le problème à l’envers. Au lieu d’être frustrée à l’idée de ne plus pouvoir manger certains aliments, il fallait que j’apprécie de plus en plus ceux qui me faisaient du bien. Je me suis alors formée en nutrition, et j’ai enfilé ma casquette de créatrice de recettes. Je devais renouveler mon carnet, réinventer une nouvelle façon de manger, qui me ferait autant plaisir que de m’aider à réduire mes douleurs et mes symptômes.
L’alimentation anti inflammatoire pour soulager l’endométriose
Aujourd’hui je ne sépare plus le binôme endométriose et alimentation. C’est cette pathologie qui m’a fait totalement changer la façon de m’alimenter. Il n’y a aucune contre indication à manger anti inflammatoire, car il s’agit d’une alimentation saine qui couvre tous nos besoins nutritionnels. Protéines, glucides, lipides, tous les macro-nutriments y sont présents. Les principes de l’alimentation anti inflammatoire sont de privilégier les aliments riches en micro-nutriments, les vitamines, minéraux et oligo-éléments qui boostent notre vitalité et immunité. Alors, concrètement, on mange quoi ?
- Les fruits et les légumes frais de saison, riches en antioxydants, sont à consommer sans modération.
- Toutes les céréales sans gluten (sarrasin, riz, millet, quinoa, etc.).
- Les protéines maigres (viande blanche de poulet, de dinde, poissons blancs, etc.) nourries sans OGM, ni traitements antibiotiques.
- Les protéines riches en omegas 3 (petits poissons gras, comme les sardines, les maquereaux, ou plus rarement le saumon sauvage).
- Les protéines végétales (comme les légumineuses, mais en quantité limitée si on a des problèmes de ballonnements).
- Les aliments riches en calcium, pour compenser l’élimination des produits laitiers (légumes verts, fruits secs, etc.).
- Les aliments riches en vitamines C (agrumes, herbes fraîches…), D (poissons gras, champignons, jaune d’œuf, chocolat noir…) E (graines, certaines huiles…).
- Les épices anti inflammatoires (curcuma, gingembre, cannelle…).
- Les aliments qui contiennent des polyphénols
Le régime méditerranéen est un régime anti inflammatoire d’excellence. L’alimentation a une influence majeure sur notre état de santé, et elle peut être un bon moyen de combattre l’inflammation de certaines maladies auto immunes et chroniques.
Nourrir son esprit pour être en pleine santé
Pour éteindre un feu on peut jeter un seau d’eau directement sur les flammes. C’est l’image que je me fais du lien entre endométriose et alimentation. Cette dernière peut être un puissant moyen pour venir soulager le terrain inflammatoire. Mais parfois, il faut s’intéresser à la source du problème. Si vous ne coupez pas votre gaz alors qu’il y a une fuite, il est fort probable qu’un autre incendie se déclenche. Le corps trouve toujours des moyens pour vous faire passer des messages. De mon côté, l’alimentation aura été une première étape de mon changement de vie. J’ai réussi à apaiser mon corps grâce à l’alimentation anti inflammatoire. Mais je ne me sentais finalement toujours pas alignée et si vivante que ça. Calmer ses pensées, gérer ses émotions et son stress vont de pair avec la gestion d’une maladie auto immune.
Pour l’endométriose, il convient de réussir en plus à équilibrer naturellement ses hormones. Le sport, la pleine conscience, le lâcher prise, sont de bonnes pratiques à mettre en place pour rééquilibrer tout notre système. J’ai ajouté la méditation, la marche, des exercices de respiration et de nombreuses lectures pour me reconnecter à mon moi intérieur et me nourrir spirituellement. Apporter le bon carburant à son corps, c’est une chose, mais répondre à nos besoins intérieurs n’est pas à mettre de côté. C’est en m’alignant avec mes vrais désirs, en découvrant ma mission de vie que j’ai réussi à me sentir pleinement en vie, à nouveau. Alors si vous voulez en savoir plus sur ma méthode pour être à la fois bien dans son assiette et dans sa tête, rendez-vous sur Madame-shiitake.com.
Voici encore quelques idées en complement. Tout comme pour la fibromyalgie, une nourriture riche en aliments anti-inflammatoires tels que les fruits, les légumes, les céréales complètes et les poissons gras serait sans doute une bonne idée. Ces aliments contiennent des antioxydants et des acides gras oméga-3, qui peuvent contribuer à réduire l’inflammation associée à l’endométriose.
De graisses saines comme les avocats, les noix, les graines et l’huile d’olive peuvent aider à équilibrer les hormones et à réduire l’inflammation. Les fibres favorisent un transit intestinal régulier, ce qui contribue à atténuer les symptômes digestifs qui peuvent être associés à l’endométriose et une réduction des aliments transformés, qui contiennent souvent des additifs et des conservateurs qui peuvent augmenter l’inflammation et potentiellement aggraver les symptômes.
Merci beaucoup pour votre commentaire et pour le partage de ces idées complémentaires !